Kiyé's Garden / La pêche aux vers de terre.

 

Ce matin, sous une petite pluie bretonnante, sans le froid, nous pêchons les vers de terre. L'outil de jardinage que je prends pour fouiller la terre s'avère vite inutile, car il pleut sans discontinuer depuis une semaine, la terre du Laos est devenue une éponge pleine qui ne peut plus absorber d'eau. Alors, des flaques se forment et si la précipitation forçait, des quartiers entiers seraient inondés. Ce n'est pas dans la terre qu'il faut chercher les vers de terre. Ils ne veulent pas mourir noyés.

Mon jardin est entouré des rizières sur trois côté, le quatrième côté jouxte le jardin de mon frère aîné. Une canalisation permet d'évacuer l'eau en excès dans les rizières. Néanmoins, quand la pluie dure longtemps, monter des buttes devient nécessaire pour faire des cultures, un peu comme les habitants de Bangkok font du premier étage leur rez-de-chaussée à cause des inondations à répétitions. Mes butes sont ainsi des arches pour les vers de terre et de nombreux insectes. Il va de soi que je n'ai pas besoin d'arroser. Et le résultat immédiat n'est pas le plus important. Je me projette déjà sur la saison sèche, quand la même argile rouge sera dure comme poterie en terre, fendue par la chaleur ardente. Comment feront les vers de terre dans la fournaise de la haute saison ?