28 MARS 2012 Voyage au bout de l'hiver
C'était la veille du décollage de Paris CDG, j'étais passé à Lyon pour voir ma sœur, celle d'Ici finit l'exil . Il y a dans cette photo en couleur qu'on dirait monochrome tout ce qui fait l'hiver français, les courants d'air qui se glissent sous les manches, dans les cols, à l'intérieur des capuches... le repli sur soi selon une mécanique de stress, peur de manquer son train, peur de se faire remarquer, peur de se faire voler ses bagages, manque de perspective aérienne, et sans doute de perspective existentielle... Et ce décor immuable ne cesse de renvoyer en arrière, carrelage, néon, fosse, dont on n'ose formuler complètement ce à quoi il nous fait penser. Les grandes gares ont définitivement perdu leur puissance onirique, les voyages qu'elles proposent mènent sur les lieux de travail, ramènent au quotidien, et au mieux font arriver les trains à l'heure. Heureusement, une fois à bord, la rêverie du voyage nous submerge, et la fatigue même devient langoureuse. Deux jours plus tard, on descend doucement vers la terre natale, les yeux éblouis, l'esprit vaporeux. L'hiver s'est mué en été.
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