L'invention de la perspective




La Tête de la Dame, et derrière, la barre de Font d'Urle. La neige a fondu dans la vallée. La limite neige-pluie est aux alentours de 700 mètres. Ce matin, on ne voyait rien de ce paysage. Rideau baissé. Ou plutôt, quelque chose comme un demi-sommeil des perceptions, à la fois troubles et acérées. On voyait le paysage en souvenir, en attendant d'arriver. Une sensation d'atterrissage dans le brouillard. En l'air, l'avion secoue comme un camion sur une piste au Laos. Quand le train touche le sol, train d'atterrissage, je veux dire, on est content de voir les lumières alignées de la piste. A chaque atterrissage, tous les passagers réinventent la perspective. Je suis heureux du confinement dans ma vallée. J'aime bien mon horizon septentrional. C'est un horizon quantique : il ferme et il ouvre en même temps. Passer de l'autre côté en tongs, pas facile. En tout cas, je le ferais pas. Mais en imagination, d'un trait de poésie le franchir, quel bonheur !

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